Diagnostic

La phase de diagnostic est la première étape de la conception d’un projet. Elle est nécessaire avant toute intervention sur le terrain. A son issue, se mettra en place tout un processus de réflexion et d’identification des actions. Elle permettra de se doter d’une stratégie d’intervention et d’objectifs spécifiques d’amélioration de l’accès à l’eau potable et/ou l’assainissement et/ou l’hygiène. La réalisation d’un bon diagnostic initial permet d’assurer la pertinence et de renforcer la pérennité des actions. 

Le diagnostic passe par de l’analyse documentaire, des visites de terrains et des discussions avec les communautés et les pouvoirs publics concernés. Plusieurs types d’information sont à collecter :  

  • Les cadres juridiques, institutionnels et sectoriels du pays, ainsi que les plans locaux de développement ; 
  • Une analyse des acteurs en présences avec rôles et responsabilités, ainsi qu’opportunités pour le projet ; 
  • Une analyse des besoins de la localité concernée par le projet, ainsi qu’une analyse de la demande de la population (qui sont deux choses différentes) ; 
  • Un inventaire des ouvrages hydrauliques et sanitaires présents et leurs états de fonctionnement, ainsi qu’une évaluation des services eau et assainissement si existants. 

Lors du diagnostic, il faut être le plus spécifique possible, bien analyser le contexte local, et veiller à considérer les différentes typologies d’acteurs et d’actrices, leurs besoins, leurs rôles et opportunités pour être le plus inclusif, ne pas renforcer des inégalités déjà présentes et au contraire tendre à les réduire. 

Choisir une solution technique

Choisir une solution technique consiste à décider de la réalisation d’ouvrages et d’équipements qui seront pérennes et viables sur le plan technique, mais également du point de vue de l’économie du service.  

Le choix technique peut se décomposer en quatre étapes :  

  • Le niveau de service à mettre en place (pompe à motricité humaine, pompage solaire, typologie de latrines, filière d’évacuation des boues de vidanges…) ; 
  • Les volumes d’eau nécessaires pour ce niveau de service seront-ils disponibles ?  
  • Choisir les infrastructures hydrauliques et sanitaires adaptées aux besoins et à la demande des usagers, ainsi qu’au niveau de service que l’on veut mettre en place ; 
  • Calculer les charges d’exploitation du service afin d’en définir le coût et un tarif à mettre en place pour les usagers.  

Définir l’organisation du service

Mettre en place un service d’accès à l’eau potable et/ou l’assainissement nécessite de concevoir un dispositif composé de femmes et d’hommes, qui seront par la suite responsables de son fonctionnement, et de définir en amont les aspects qui garantiront la durabilité du service.  

Le plus souvent le maître d’ouvrage est la commune. La question est de savoir, selon la législation en vigueur dans le pays du projet, et suivant les ressources du maître d’ouvrage, si la mise en œuvre du service public lui revient, ou si elle peut être déléguée à un comité de gestion élu ou à une entreprise privée.  

Il est alors nécessaire de bien définir qui sera le maître d’ouvrages des infrastructures à l’issue du projet, ainsi que de choisir le bon modèle de gestion et ceux qui en auront la charge. Une fois cette étape réalisée, il faut identifier qui assurera l’entretien et la maintenance des ouvrages, qui et comment seront collectées les redevances, et comment les exploitants communiquerons à l’auprès des usagers.   

Organiser la mise en œuvre du projet 

Lorsque l’on conçoit un projet, il est primordial d’identifier précisément les activités à mener et les moyens nécessaires à leur mise en œuvre, de programmer la réalisation des activités, et de déterminer les rôles dévolus aux différentes parties prenantes du projet. Pour cela il faut donc bien identifier quels sont les acteurs qui piloteront le projet et ceux qui réaliseront les travaux.  

Enfin, il faut également prendre en compte toute l’ingénierie sociale à déployer (sensibilisations, renforcement de capacité…) à l’aide d’un partenaire local. Ce dernier sera le mieux placés pour communiquer et répondre aux besoins des communautés.  

Mobiliser des financements

Le montage financier d’une action de solidarité internationale fait appel de manière presque systématique à des cofinancements. Il revient donc aux porteurs de projets de cibler les partenaires financiers les plus appropriés. Mais c’est uniquement après avoir répondu à tous les enjeux des étapes précédentes qu’il pourra commencer à mobiliser des bailleurs de fonds. 

Les dispositifs de financement des projets eau et assainissement sont nombreux, tout particulièrement au niveau des collectivités territoriales. La plupart des bailleurs conditionnent l’octroi de subventions à des règles strictes, souvent propres à chacun (assiette et montant maximal de la subvention, type et localisation du porteur, localisation du projet, critères d’éligibilité spécifiques…) 

Vous pouvez parcourir la section “En France et par territoires”pour avoir plus d’information sur les dispositifs financiers en cours au niveau national ou en région.