Une urgence internationale
Contribuer à la mise en œuvre du droit à l’eau potable et à l’assainissement
En 2010, l’Assemblée générale des Nations unies et le Conseil des Droits de l’Homme ont reconnu le droit de l’Homme à l’eau potable et à l’assainissement.
Cependant, le manque d’eau potable et d’un environnement assaini est encore aujourd’hui une des premières causes de mortalité dans le monde, notamment via les maladies diarrhéiques qui y sont directement liées. Les populations défavorisées dans les pays les plus pauvres, notamment ceux d’Afrique subsaharienne, en sont les principales victimes.
Agir pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable
Adopté par l’ensemble des États membres des Nations unies en 2015, le Programme pour le développement durable ambitionne de mettre fin à l’extrême pauvreté, combattre les inégalités, lutter contre le changement climatique et ses conséquences à l’horizon 2030. Ce nouveau cadre d’action mondial, aussi appelé Agenda 2030, fixe 17 Objectifs de Développement Durable (ODD), eux-mêmes déclinés en 169 cibles spécifiques et 232 indicateurs de suivi. Le sixième objectif, l’ODD 6, est spécifiquement dédié à l’ensemble de la problématique de l’eau, incluant l’assainissement et l’hygiène. Il vise l’accès universelle pour tous !
Afin d’atteindre les ODD d’ici 2030, une accélération des efforts est nécessaire. Elle passe notamment par le développement de la coopération internationale et l’appui au renforcement des capacités des pays en développement, ce qui fait l’objet d’une cible spécifique de l’ODD 6 (la cible 6.a).
Protéger les ressources et les milieux naturels dans un contexte de changement climatique
Dans un contexte de changement climatique, s’adapter aux besoins croissants des usagers et contribuer à la nécessaire protection de la ressource et des milieux naturels devient de plus en plus difficile. Les services d’eau et d’assainissement sont particulièrement vulnérables.
Bien que les effets du changement climatique s’observent au niveau territorial, la lutte contre le réchauffement climatique et la mise en place d’actions d’adaptation dépendent en revanche nécessairement des coopérations internationales. En tant qu’animatrice des territoires et en charge des services publics essentiels, les collectivités ont un rôle majeur à jouer dans ces dynamiques.
Les collectivités ont un rôle à jouer
Au sein de l’action internationale de la France, les collectivités territoriales françaises jouent un rôle reconnu et complémentaire à celui des acteurs institutionnels de la coopération. Au plus près des enjeux locaux, l’action des territoires est propice au développement de services publics d’eau potable et d’assainissement de qualité, pérennes et accessibles pour tous.
Accompagner dans la durée
Souvent inscrits dans la durée, les partenariats de coopération décentralisée permettent de ne pas se limiter à une action ponctuelle mais d’assurer un appui sur le long terme, ainsi qu’un accompagnement à l’organisation et la gouvernance des services publics locaux. Des relations de proximité et de confiance se tissent entre collectivités partenaires, pour la définition de solutions adaptées, qui prennent en compte les spécificités locales.
Fournir une expertise et un savoir-faire adapté
Les processus de décentralisation actuellement en cours dans de nombreux pays s’accompagnent du transfert progressif des compétences eau et assainissement des États vers les communes. Les collectivités françaises, qui disposent d’un savoir-faire reconnu en termes d’organisation des services publics de l’eau et de l’assainissement, sont particulièrement bien placées pour appuyer leurs partenaires. Au-delà de leur contribution financière, la singularité des acteurs de l’action extérieure réside ainsi dans leurs capacités à mobiliser une expertise et un savoir-faire qui leur sont propres (maîtrise d’ouvrage des services publics d’eau et d’assainissement, gouvernance locale, politiques publiques locales, etc.)
Favoriser la mobilisation d’autres acteurs locaux
Les collectivités territoriales françaises disposent d’une capacité à mobiliser d’autres acteurs de leur territoire qui viennent enrichir leurs actions à l’international: citoyens, associations locales de solidarité internationale ou environnementales, entreprises/bureau d’études, universités et laboratoires de recherche, etc.
L’action extérieure des collectivités territoriales pour l’eau et l’assainissement, lorsqu’elle prend la forme de coopération décentralisée, se caractérise par une relation basée sur l’échange et la réciprocité, qui génère des bénéfices sur les deux territoires partenaires. Au-delà de l’amélioration des services d’eau et d’assainissement dans les pays en développement, elle permet à la collectivité, sur son territoire, de :
Créer du lien social et se rapprocher de ses citoyens
En fédérant les populations autour d’un projet, la coopération décentralisée est créatrice de liens et contribue à favoriser l’intégration des populations migrantes. Elle vient également répondre aux attentes des citoyens. En effet, en 2018, 70% des Français se disent favorables à un soutien aux pays en développement; 92% place l’accès à l’eau et à l’assainissement comme une priorité du développement.
Identifier et faire valoir les compétences de ses agents
La coopération décentralisée permet de rassembler des acteurs divers (associations, entreprises, établissements scolaires, etc.) autour d’une démarche collective. Elle offre aussi la possibilité de mobiliser et à valoriser les compétences de ses agents.
Créer des synergies et développer les compétences pour mieux travailler ensemble
La coopération décentralisée permet d’accroître les synergies entre des services qui ne travaillent pas forcément ensemble habituellement. Les agents ont la possibilité de nouer des relations différentes avec d’autres acteurs du territoire (délégataires de services, universités, etc.) et de mieux de se connaître. De plus, par la confrontation d’approches et de contextes différents, elle permet le développement des compétences des professionnels des services d’eau et d’assainissement et favorise l’innovation.
Sensibiliser aux enjeux du développement durable et informer sur la gestion publique de l’eau
L’action extérieure peut être un relai pour la collectivité française pour informer et sensibiliser les citoyens aux enjeux du développement durable (animations pédagogiques, débats publics, etc.) L’objectif est de contribuer à l’ouverture des citoyens à l’international, améliorer leur compréhension du développement durable mais aussi réfléchir aux enjeux spécifiques de la gestion de la ressource en eau et du service public de l’eau sur leur propre territoire (tarification, protection de la ressource, modalités de gestion, etc.)